Architecture des systèmes

La complexité des systèmes motive de nouvelles approches pour leur conception que l’on regroupe sous le terme d’architecture des systèmes. Cette discipline est centrée sur la construction de modèles d’un système car l’on ne saurait raisonner – et plus généralement agir – sur un système industriel en cours de conception sans description de ce système.

L’architecture des systèmes sépare typiquement les représentations d’un système en deux grandes catégories qui structurent le référentiel de l’ingénieur, à savoir :

  • les exigences qui ne sont autres que des conditions « logiques » qui doivent toujours être satisfaites par le système que l’on veut construire (i.e. son "cahier des charges"),
  • les spécifications qu’on peut définir comme un ensemble non ambigu de descriptions du système que l’on cherche à réaliser (i.e. ses "plans").



Référentiels de l’ingénieur

L’architecture des systèmes utilise aussi classiquement trois angles d’analyse – ou visions – qui structurent notamment ce référentiel de l’ingénieur, i.e. les exigences et les spécifications, à savoir :

  • la vision opérationnelle qui a pour but de définir le pourquoi du système, autrement dit de préciser ce à quoi sert le système en décrivant le sur-système du système qu’est son environnement,
  • la vision fonctionnelle qui a pour objectif d’expliciter le fonctionnement logique du système, i.e. ce qu’il fait indépendamment de la façon dont on le réalisera,
  • la vision organique qui définit la façon dont le système est concrètement réalisé, i.e. l’organisation et la dynamique de ses composants matériels, logiciels et humains.

Ces trois visions architecturales sont bien entendu à replacer dans le contexte du processus de modélisation systémique où l’architecte de systèmes modélise son système cible à l’aide d’un mécanisme de concrétisation progressive consistant à modéliser successivement la dimension opérationnelle, fonctionnelle et enfin organique de son système.



Visions architecturales

Même si on peut donner un sens rigoureux à la vision opérationnelle et fonctionnelle et aux relations existant entre les visions architecturales d’un système, on ne peut pas toujours énoncer des critères extrêmement précis pour savoir si tel élément intervenant dans un modèle systémique est de nature opérationnelle, fonctionnelle ou organique. Nous sommes donc là en plein dans l’art de l’architecte et de la modélisation qui consiste à faire un pont entre le réel et le formel : classer un élément d’architecture dans l’une des trois visions est donc fondamentalement un acte de modélisation en ce sens là, ce qui est toujours de caractère non trivial.

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